vendredi 4 février 2011

Incidents à Sidi Bouzid après la mort de deux détenus dans un poste de police

TUNIS - Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi soir devant un poste de police de Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne dans le centre du pays, après la mort de deux personnes qui y étaient détenues, ont déclaré des responsables et témoins.
Les corps portant des traces de brûlure ont été amenés à l'hôpital régional de la ville, a dit une source hospitalière sous le couvert de l'anonymat, sans pouvoir expliquer les circonstances de leur décès.
Les deux personnes, identifiées par des témoins comme Aden Hammami et Ridha Bakari Nsiri, ont été récemment arrêtées et étaient détenues dans un poste de police de Sidi Bouzid où elles sont mortes.
S'exprimant sur la chaîne privée Nesma, le ministre tunisien de l'Intérieur, Farhat Rajhi, a confirmé leur mort, affirmant qu'il s'agissait d'un crime qui pourrait être l'oeuvre de partisans de l'ancien régime.
"C'est un crime mystérieux, ils étaient les seuls détenus dans ce poste", a dit le ministre évoquant la piste de partisans du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du président déchu Zine El Abidine ben Ali ou l'oeuvre de policiers de l'ancien régime.
"Une enquête a été ouverte et doit examiner toutes les hypothèses", a ajouté le ministre.
Plusieurs centaines de manifestants en colère se sont rassemblés devant le poste après l'annonce du décès et ont mis le feu à trois voitures de police avant l'intervention des pompiers, a indiqué un témoin à l'AFP.
C'est de Sidi Bouzid qu'est partie la révolte populaire d'un mois qui a chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali, après l'immolation le 17 décembre par le feu d'une jeune marchand de fruits de la ville, Mohamed Bouazizi, excédé par des humiliations policières répétées.

(©AFP / 04 février 2011 21h53)

Échanges d'amabilités entre Michèle Alliot-Marie et son homologue tunisien


La ministre des Affaires étrangères a reçu pour la première fois Ahmed Abderraouf Ounaies.


Échanges d'amabilités entre Michèle Alliot-Marie et son homologue tunisien Ahmed Abderraouf Ounaies et Michèle Alliot-Marie ont donné une conférence de presse commune vendredi. © Emma Foster/Maxppp

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Le Point.fr
Vendredi s'est tenue au Quai d'Orsay la première rencontre entre le nouveau ministre des Affaires étrangères de Tunisie Ahmed Abderraouf Ounaies et Michèle Alliot-Marie. Selon la chef de la diplomatie française, le rendez-vous "marque la grande amitié entre la Tunisie et le France". Cet entretien, a, surtout, permis à MAM de souffler un peu, voir de trouver du réconfort en cette période mouvementée. Car son homologue tunisien l'a tout simplement couverte d'éloges.
"Parler à côté de Michèle Alliot-Marie", a-t-il dit en introduction de son intervention, "c'est pour moi un honneur, c'était peut-être un petit rêve que je faisais, et que l'histoire ou l'accélération de l'histoire m'a permis de réaliser.".Et de s'emballer : "J'aime écouter Michèle Alliot-Marie en toutes circonstances et dans toutes les tribunes"...
"Amie de la Tunisie"
La France a été très critiquée pour sa réaction tardive et timide lors de la révolution tunisienne, mais Ahmed Abderraouf Ounaies ne semble pas partager cette analyse. À l'adresse de MAM, il a dit : "Je sais que vous êtes avant tout une amie de la Tunisie, parce que la France est l'amie de la démocratie, la France est l'amie des libertés, et donc Michèle Alliot-Marie, au nom de la France, est l'amie de la Tunisie d'aujourd'hui, qui aspire à enraciner la démocratie dans ses institutions."
Et il a tenu à mettre l'accent sur tout "le réconfort" que la Tunisie a trouvé "chez ses amis français" "dès l'amorce de son nouvel engagement, et d'abord chez Michèle Alliot-Marie". Il a profité de l'occasion pour remercier la France d'"avoir offert un refuge et une protection aux militants de la démocratie à qui les portes de la Tunisie étaient fermées".
Pour sa défense...
De son côté, la ministre des Affaires étrangères, qui a dit que la France était en train de finaliser un plan de soutien à la Tunisie et oeuvre pour que le pays obtienne le statut avancé de l'Union européenne, a assuré à Ahmed Abderraouf Ounaies que "les Français (avaient) été très impressionnés par la façon à la fois sereine, pacifique, déterminée, dont tout un peuple a décidé de prendre en main son destin politique après avoir pris en main son destin économique à d'autres périodes".
MAM, "amie de la Tunisie" donc, a été invitée au cours de cette conférence de presse à s'expliquer sur les affirmations selon lesquelles le jet dans lequel elle a voyagé en Tunisie appartient au clan Ben Ali... Elle en a profité pour souligner que l'UE avait décidé de ne pas geler les avoirs du propriétaire de l'avion, nouvelle preuve, selon elle, de sa bonne foi.