samedi 5 février 2011

Alliot-Marie reconnaît un second voyage en jet privé en Tunisie

Michèle Alliot-Marie a reconnu samedi avoir utilisé à deux reprises un jet privé lors des ses vacances controversées en Tunisie.

La ministre française des Affaires étrangères, au coeur d'une vive polémique, a confirmé ainsi une information donnée par le site internet du Nouvel Observateur mentionnant un second vol.
Elle a déclaré à des journalistes, en marge d'une conférence sur la sécurité à Munich, qu'elle avait déjà parlé de ce second vol et a accusé ses adversaires politiques de manipulation et de mauvaise foi.
La chef de la diplomatie française est accusée par l'opposition d'avoir manqué à ses obligations en voyageant en Tunisie à bord d'un avion privé deux semaines avant le renversement de Zine Ben Ali.
Elle avait déjà fait état d'un vol de 20 minutes, entre Tunis et la station balnéaire de Tabarka, à bord de l'avion de son ami Aziz Miled, un homme d'affaires tunisien. La ministre avait démenti en outre des informations présentant cet ami comme un proche du président déchu.
A bord du même appareil, Michèle Alliot-Marie a effectué le 29 décembre un aller-retour vers Tozeur, dans le grand sud tunisien, écrit le Nouvel Observateur.
"J'ai dit au Grand Journal (de Canal+) comme j'ai dit à France 2 que j'avais effectivement, avec mes amis, dont M. Miled, fait d'autres excursions", a dit samedi la ministre à des journalistes qui l'interrogeaient sur ce second vol.
Parmi ces autres excursions, une seule, celle mentionnée par le Nouvel Observateur, a été effectuée en avion, a-t-elle ajouté.
Selon le site Mediapart, l'avion utilisé par la ministre appartenait au beau-frère de Zine Ben Ali, Belhassen Trabelsi, plutôt qu'à Aziz Miled.
Le jet est enregistré au nom de la compagnie Karthago Airlines de Belhassen Trabelsi, qui a fusionné en 2008 avec la compagnie d'Aziz Miled, Nouvelair, écrit vendredi Mediapart.
Selon l'historique des vols du jet que s'est procuré Mediapart, il a été utilisé le 14 janvier, soir de la fuite de Ben Ali, pour faire la liaison Tunis-Cagliari, en Sardaigne. La destination finale du jet ce soir-là n'est pas connue.
Michèle Alliot-Marie a exclu de démissionner et le Premier ministre François Fillon l'a assurée de toute sa confiance, dénonçant "une polémique politicienne".
La ministre a expliqué samedi que les mouvements en Tunisie, lorsqu'elle s'y trouvait, n'avaient pas l'ampleur de ceux qui ont conduit à la chute du régime Ben Ali.
"Il y avait des mouvements, effectivement, un peu avant Noël. Cela dit, ces mouvements étaient extrêmement limités et apparaissaient comme des mouvements sociaux limités à une région qui avait des grosses difficultés économiques", a-t-elle dit.
"C'est seulement après mon départ, et notamment avec la mort du jeune qui s'est immolé, que les mouvements ont éclaté. J'étais déjà rentrée en France. Il est évident que s'il y avait eu des mouvements de cette nature, je ne me serais pas rendue en Tunisie."
"Je ne pense pas avoir commis particulièrement de faute", a dit Michèle Alliot-Marie, en insistant sur le fait que tous les frais de son voyage, effectué en compagnie de ses parents et de son compagnon, Patrick Ollier, également membre du gouvernement, avaient été réglés.
"En ce qui concerne les voyages, je les ai payés moi-même, pour toute la famille, et j'ai montré la facture", a-t-elle dit.
"En ce qui concerne l'hôtel, comme je paye les voyages, ce sont mes parents qui ont payé l'hôtel. Je ne pense quand même pas qu'on va leur demander, à eux qui ont 92 ans, de produire les factures, surtout pour un hôtel dont les chambres, vous pouvez vérifier sur internet, coûtent entre 50 et 200 euros."
Michèle Alliot-Marie a estimé n'avoir rien à se reprocher et a dénoncé une exploitation politique.
"Est-ce que ce n'est pas un tout petit peu de la manipulation et de la mauvaise foi que de faire semblant de découvrir aujourd'hui quelque chose que j'ai dit il y a maintenant cinq jours ?", a-t-elle dit.
"Les polémiques, tout le monde en a subi. Je pense simplement que nous sommes à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle et que faute d'avoir un programme, des idées et une unité, l'opposition essaye de s'en prendre systématiquement, à partir de problèmes ponctuels, aux personnalités de la majorité."
Elle a assuré que le président de la République s'était montré "très chaleureux" à son égard depuis le début de l'affaire.
"Je n'ai rien fait de répréhensible sur le plan politique, sur le plan juridique et je pense aussi sur le plan moral", a-t-elle insisté.

Par Reuters

 

vendredi 4 février 2011

Incidents à Sidi Bouzid après la mort de deux détenus dans un poste de police

TUNIS - Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi soir devant un poste de police de Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne dans le centre du pays, après la mort de deux personnes qui y étaient détenues, ont déclaré des responsables et témoins.
Les corps portant des traces de brûlure ont été amenés à l'hôpital régional de la ville, a dit une source hospitalière sous le couvert de l'anonymat, sans pouvoir expliquer les circonstances de leur décès.
Les deux personnes, identifiées par des témoins comme Aden Hammami et Ridha Bakari Nsiri, ont été récemment arrêtées et étaient détenues dans un poste de police de Sidi Bouzid où elles sont mortes.
S'exprimant sur la chaîne privée Nesma, le ministre tunisien de l'Intérieur, Farhat Rajhi, a confirmé leur mort, affirmant qu'il s'agissait d'un crime qui pourrait être l'oeuvre de partisans de l'ancien régime.
"C'est un crime mystérieux, ils étaient les seuls détenus dans ce poste", a dit le ministre évoquant la piste de partisans du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du président déchu Zine El Abidine ben Ali ou l'oeuvre de policiers de l'ancien régime.
"Une enquête a été ouverte et doit examiner toutes les hypothèses", a ajouté le ministre.
Plusieurs centaines de manifestants en colère se sont rassemblés devant le poste après l'annonce du décès et ont mis le feu à trois voitures de police avant l'intervention des pompiers, a indiqué un témoin à l'AFP.
C'est de Sidi Bouzid qu'est partie la révolte populaire d'un mois qui a chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali, après l'immolation le 17 décembre par le feu d'une jeune marchand de fruits de la ville, Mohamed Bouazizi, excédé par des humiliations policières répétées.

(©AFP / 04 février 2011 21h53)

Échanges d'amabilités entre Michèle Alliot-Marie et son homologue tunisien


La ministre des Affaires étrangères a reçu pour la première fois Ahmed Abderraouf Ounaies.


Échanges d'amabilités entre Michèle Alliot-Marie et son homologue tunisien Ahmed Abderraouf Ounaies et Michèle Alliot-Marie ont donné une conférence de presse commune vendredi. © Emma Foster/Maxppp

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Le Point.fr
Vendredi s'est tenue au Quai d'Orsay la première rencontre entre le nouveau ministre des Affaires étrangères de Tunisie Ahmed Abderraouf Ounaies et Michèle Alliot-Marie. Selon la chef de la diplomatie française, le rendez-vous "marque la grande amitié entre la Tunisie et le France". Cet entretien, a, surtout, permis à MAM de souffler un peu, voir de trouver du réconfort en cette période mouvementée. Car son homologue tunisien l'a tout simplement couverte d'éloges.
"Parler à côté de Michèle Alliot-Marie", a-t-il dit en introduction de son intervention, "c'est pour moi un honneur, c'était peut-être un petit rêve que je faisais, et que l'histoire ou l'accélération de l'histoire m'a permis de réaliser.".Et de s'emballer : "J'aime écouter Michèle Alliot-Marie en toutes circonstances et dans toutes les tribunes"...
"Amie de la Tunisie"
La France a été très critiquée pour sa réaction tardive et timide lors de la révolution tunisienne, mais Ahmed Abderraouf Ounaies ne semble pas partager cette analyse. À l'adresse de MAM, il a dit : "Je sais que vous êtes avant tout une amie de la Tunisie, parce que la France est l'amie de la démocratie, la France est l'amie des libertés, et donc Michèle Alliot-Marie, au nom de la France, est l'amie de la Tunisie d'aujourd'hui, qui aspire à enraciner la démocratie dans ses institutions."
Et il a tenu à mettre l'accent sur tout "le réconfort" que la Tunisie a trouvé "chez ses amis français" "dès l'amorce de son nouvel engagement, et d'abord chez Michèle Alliot-Marie". Il a profité de l'occasion pour remercier la France d'"avoir offert un refuge et une protection aux militants de la démocratie à qui les portes de la Tunisie étaient fermées".
Pour sa défense...
De son côté, la ministre des Affaires étrangères, qui a dit que la France était en train de finaliser un plan de soutien à la Tunisie et oeuvre pour que le pays obtienne le statut avancé de l'Union européenne, a assuré à Ahmed Abderraouf Ounaies que "les Français (avaient) été très impressionnés par la façon à la fois sereine, pacifique, déterminée, dont tout un peuple a décidé de prendre en main son destin politique après avoir pris en main son destin économique à d'autres périodes".
MAM, "amie de la Tunisie" donc, a été invitée au cours de cette conférence de presse à s'expliquer sur les affirmations selon lesquelles le jet dans lequel elle a voyagé en Tunisie appartient au clan Ben Ali... Elle en a profité pour souligner que l'UE avait décidé de ne pas geler les avoirs du propriétaire de l'avion, nouvelle preuve, selon elle, de sa bonne foi.

jeudi 3 février 2011

Tunisie, ce petit pays qui a tout d'un grand !

La Tunisie restera dans l’histoire comme la première nation maghrébine qui aura fait chuter son régime par la rue, sa jeunesse comme la première au monde à avoir usé des technologies d’internet pour réussir son soulèvement, et sa société civile comme l’une des rares à avoir lancé ce qu’on pourrait appeler « la tendresse sociale », ce formidable sursaut citoyen qui a poussé les Tunisiens à s’entraider pour défendre leur vie et leurs biens contre les milices de la terreur.

L’on aurait tort de s’étonner que le pays qui compte des ­villes aussi prestigieuses que Carthage et Kairouan réussisse ce pari et gagne le titre de « meneur » du monde arabe. La Tunisie a toujours brillé par son avant-garde intellectuelle, par une lignée de penseurs rebelles. Elle vient d’ajouter un nouvel épisode à son histoire. À la réforme des idées, elle joint la puissance de l’acte, et à la révolte, elle fait succéder la révolution. L’on aurait tort aussi de contester l’usage du mot ­révolution, en l’occurrence, sous prétexte qu’il n’y a pas de ­projet politique inhérent à ce soulèvement populaire. Ce qui vient d’avoir lieu mérite ce label, fût-ce en échappant aux critères européens en la matière.

L’on se méprendrait en refusant de reconnaître que c’est le peuple, et le peuple seul, qui a fait chuter Ben Ali. Exit donc les prédateurs qui s’agitent pour récupérer les fruits de ce soulèvement, les intellectuels et journalistes de la diaspora qui sévissent sur les plateaux de télévision étrangers dans le rôle de porte-voix d’une Tunisie au sujet de laquelle ils ne se sont jamais prononcés publiquement, les vrais faux opposants qui ont passé leur temps dans les cafés de Paris ou de Genève, alors que d’autres ont refusé de quitter le pays au péril de leur vie, les fortunes installées à Londres ou à Dubaï, qui n’ont jamais financé le moindre artiste tunisien, ni ne sont venus en aide aux Bouazizi crevant la faim.

L’on aurait tort, dans le camp des Européens, de vouloir prendre le train en marche afin d’apposer son empreinte sur cette révolution et de prétendre que les Occidentaux sont venus sauver les Tunisiens à la dernière minute. Enfin, les Tunisiens auraient tort de confondre la révolution avec la porte ouverte aux violences et aux exactions de toutes sortes. C’est dans ce registre que ce pays dit sage et doux devrait être à la hauteur de sa réputation et inventer la révolution moderne qui saurait se passer de sa traditionnelle postface lugubre, écrite de vengeance et d’amertume.

Pour finir, on a coutume de dire au Maghreb : « Le Marocain est un guerrier ; l’Algérien est un homme ; le Tunisien est une femme. » Je ne sais pas si l’on a tort ou raison d’user de cet adage, mais une chose est sûre : c’est le peuple arabe qui a octroyé le meilleur statut à ses femmes qui est aujourd’hui au premier rang des guerriers de la révolution. Dans ce cas, il convient de prévenir : le jour où quelque parti que ce soit s’aviserait de toucher aux acquis du code du statut personnel, la « révolution du jasmin » commencerait à dégager ses premiers relents de contre-révolution.

mercredi 2 février 2011

Commission Nationale Supérieure de la Reforme : Ces Enseignants de Droit qui ont retourné leur veste

Le 28 janvier dernier, Mr Yadh ACHOUR avait désigné le 28 janvier 2011 les Membre de la Commission Nationale Supérieures de la Reforme qui a été chargée à travers la nouvelle composition du Premier Ministre Ghannouchi du 27 janvier dernier, d’élaborer des projets de lois visant la modification de l’ensemble de la législation du Régime de Ben Ali et d’entreprendre l’élaboration d’un projet de Constitution tunisienne.
Depuis quelques semaines, Yadh ACHOUR avait affirmé qu’il écarterait de la composition de sa Commission les personnes qui ont soutenu Ben Ali à se présenter en 2014, ainsi que les personnes qui ont participé sous l’époque de Ben Ali à la modification de la Constitution tunisienne ou à la rédaction de certains textes législatifs.
Malheureusement M.Yadh ACHOUR n’a pas tenu du tout ses promesses puisque les Membres de sa Commission sur la Reforme qu’il vient de désigner, sont d’emblée des personnalités complices du Régime de BEN ALI, en majorité des Professeurs de Droit qui enseignent, soit à l’Université de Droit et des Sciences Politiques de Tunis, soit à la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis.
On relève parmi les Enseignants de Droit Public qui enseignent à la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis et qui font partie de la Commission de la Reforme ,les membres suivants :
  1. Mohamed Salah BEN AISSA, Professeur de Droit Public,
  2. Slim LAGHMANI, Professeur de Droit Public,
  3. Ghazi GHRAIRI, Professeur de Droit Public
  4. Hafidha CHAKIR, Maitre de Conférence de Droit Public,
  5. Mounir SNOUSSI, Maître de Conférence de Droit Public
Egalement, on relève les Enseignants de Droit Public qui enseignent à l’Université de Droit et de Sciences Politiques de Tunis et qui font également partie de la Commission de la Réforme , les Membres suivants :
  1. Farhat HORCHANI, Professeur de Droit Public,
  2. Moustapha ben LATAIEF, professeur de Droit Public,
  3. Mohamed Chafik SARSAR, Maître de Conférence de Droit Public,
A ces 8 Membres qui sont des Enseignants de Droit à Tunis, il convient d’ajouter :
  1. Mohamed Ridha JENAYEH, Professeur à la Faculté de Droit de SOUSSE,
  2. Asma Nouiri, Maître Assistante de Doit Public Faculté de Droit des Sciences juridiques de Jendouba
Egalement Sadok MARZOUK, un Avocat près la Cour de Cassation fait partie de ces Membres de la Commission de Reforme.
Deux autres Membres seront désignés par le Ministère de la Justice provenant du Conseil d’Etat et de l’Administration judiciaire.
En tout, la Commission Nationale Supérieure de Reforme Présidée par Yadh ACHOUR comprendrait 12 Membres dont un Membre est nommé Porte-Parole de la Commission, en l’occurrence Ghazi GRAIRI.
On remarque que la majorité des Membres proviennent de l’Université de Tunis.
Il n’est pas sans souligner, le rôle que ces Enseignants de Droit ont excercé sous le régime de Ben Ali dans la révision de la Constitution tunisienne en 2002. D’autre part, la relation qui existe entre ces Enseignants font qu’ils se connaissent très bien et sont politiquement engagés depuis 1987 jusqu’à la chute de Ben Ali dans la même ligne politique dans la défense du régime de BEN ALI !
Les Enseignants de Droit Public qui enseignent à la Faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis ont été longtemps considérés par BEN ALI comme son élite intellectuelle, puisqu’ils ont été regroupés à enseigner dans l’Université du 7 novembre, que le Président BEN ALI avait en toute pièce créée le 13 novembre 1987, par la loi N° 83-87 et qui est devenue en 2000, l’université du 7 Novembre de Carthage mais qui a changé d’appellation le 22 janvier 2011 pour devenir l’université de Carthage.
En effet, c’est dans cette Université du 7 Novembre que les intellectuels de Ben Ali ont été introduits pour faire partie de ses enseignants dans l’optique de défendre son Régime lors des concours, des Commissions de recrutement, des colloques, des préparations de projets de lois (Presse, Partis politiques, révision constitutionnelle, Code électoral, etc…)
Ont fait partie de ces Enseignants de l’Université du 7 novembre, les enseignants suivants :
1-Yadh Ben Achour qui a assuré même la fonction de Doyen 1993-1999, et qui a été élevé sous le Régime de Ben Ali au grade de Commandeur de l’Ordre de la République en Juillet 1990. Sans oublier que Yadh Achour avait été désigné par Ben Ali comme Membre du Conseil Constitutionnel de Tunisie durant la période 1988-1992. Egalement, Yadh ACHOUR, a assuré en 1987-1988 sous le régime de BEN ALI la fonction de Membre du Conseil Economique et Social. Yadh ACHOUR est aussi Membre fondateur de l’Académie Internationale de Droit Constitutionnel (A.I.D.C.)de tunis, présidée par Abdelfattah AMOR, l’actuel Président de la Commission Nationale sur l’établissement des faits relatifs aux malversations et à la corruption. L’A.I.D.C. regroupe des Enseignants de Droit Public considérés comme l’élite intellectuelle de BEN ALI qui ont servi lors des révisions de la Constitution de 2002, lors des Colloques sur les Religions et le dialogue des civilisations. On trouve dans l’A.I.D.C. des enseignants étrangers comme Michel Prieur, Troper, F.Delpérée, etc…
Yadh ACHOUR a lui-même assuré l’enseignement dans l’A.I.D.C.
D’autres Membres de la Commission sur la Reforme proviennent de l’Université du 7 novembre à l’exemple de Slim LAGHMANI.
Cet enseignant Slim LAGMANI était étudiant et assistant de Droit et c’est Yadh ACHOUR qui en Juin 1990 était Président du Jury de la soutenance de sa thèse : “Le Discours Fondateur du Droit des Gens”.
La thèse de Slim LAGHMANI avait été récompensé par BEN ALI en lui attribuant le Prix de BEN ALI
Aujourd’hui, Yadh ACHOUR vient de recruter son étudiant Slim LAGHMANI pour faire partie des Membres de la Commission Nationale Supérieure sur la Réforme ! Depuis que Slim LAGMANI a obtenu son Doctorat de Droit en 1990 sous la Présidence de Yadh ACHOUR, Slim LAGHMANI a rejoint rapidement l’élite intellectuelle du 7 novembre. Slim LAGHMANI enseignait à l’Université du 7 Novembre et dès l’arrivée de BEN ALI, il était promu rapidement en l’espace de deux ans au grade de Professeur de Droit Public alors qu’il était un simple Assistant de longues dates à l’époque de Bourguiba… M. Slim LAGHMANI dirige le Laboratoire de Droit Communautaire et relations Maghreb-Europe, sans toutefois avoir la formation nécessaire en Droit Communautaire…Slim LAGHMANI faisait partie des Membres du Conseil Scientifique de l’Université de DROIT du 7 Novembre 1987, Conseil Scientifique qui regroupe 7 Membres dont Sana ACHOUR qui est la sœur de Yadh ACHOUR (toujours le chiffre 7 est présent)!.. De même, Slim Laghmani était promu sous le règne de BEN ALI a dirigé le département de Droit Public de 1996 à 2002 à la Faculté des Sciences juridiques, Politiques et sociales de Tunis. Slim LAGHMANI avait soutenu la candidature de BEN ALI lors des élections de 2004 et avait même plaidé pour la révision constitutionnelle de 2002 qui avait permis à BEN ALI de se présenter aux élections présidentielles sans limite de mandat tout en lui attribuant des immunités de juridiction lui permettant de fuir…
Egalement le frère de Yadh ACHOUR le nommé Rafaa ACHOUR enseignait dans cette Université de droit du 7 novembre où on retrouve qui avait permis à BEN ALI l’élite intellectuelle de BEN ALI. Il est à rappeler que le frère Rafaa ACHOUR avait fait partie du Gouvernement de BEN ALI en 2001-2002 en tant que Secrétaire d’Etat àauprès del’Education Nationale…Dès l’arrivée de BEN ALI, Rafaa ACHOUR avait été promu pour occuper la fonction de Président de l’Université des Sciences, des Techniques de Médecine de Tunis de 1997 à 2000. Il a été Secrétaire Général de l’Académie Internationale de Droit Constitutionnel de 1988 à 1998, Académie qu’il préside actuellement longtemps considérée comme étant le nid des idéologues de BEN ALI…
D’autres enseignants de Droit font partie de la Commission sur la Réforme tel que Farhat HORCHANI qui a l’époque de BEN ALI a connu toutes les promotions. Farhat HORCHANI enseigne à l’Université de Droit et des Sciences politiques de Tunis. Il est Membre du Conseil scientifique de l’Académie de Droit Constitutionnel de Tunis, où se trouve les idéologues de BEN ALI. Il a été Directeur du Département de Sciences Politiques 1999-2005, et Vice-Doyen de la Faculté de Droit et des Sciences politiques 1993-1996…De même, Farhat HORCHANI est le Président de l’Association Tunisienne de Droit Constitutionnel dont les Membres ont joué un grand rôle dans la révision de la Constitution tunisienne en 2002, Association qui organisait sous le règne de BEN ALI des Colloques défendant la politique de BEN ALI. Farhat HORCHANI malgré son appartenance au régime de BEN ALI penche vers le parti « ETTAJDID » ancien parti Communiste qui en 2007 a été réformé pour accueillir les intellectuels de BEN ALI qui veulent passer pour des opposants de gauche défendant les Droits de l’Homme. Aujourd’hui, le patron du parti ETTAJDID Mr. Ahmed BRAHIMI est désigné sous l’actuel Gouvernement de GHANNOUCHI comme le Ministre de l’Enseignement Supérieur de quoi réjouir ces Professeurs de Droit Public qui ont été désignés par Yadh ACHOUR les membres de la Commission Nationale Supérieure de la REFORME ! Ces hautes fonctions ont été exercées par HORCHANI sous le régime de BEN ALI avec l’approbation de BEN ALI car ces fonctions ne peuvent jamais être attribuées à des personnes n’ayant pas une appartenance fidèle pour la défense de BEN ALI et de son régime !
Bref, aujourd’hui après la chute de BEN ALI, ces Enseignants de Droit ont retourné leur veste et passent pour des révolutionnaires du 14 janvier 2011 et en étant Membres de la Commission Nationale de la Réforme, ils veulent encore dessiner l’avenir du Peuple Tunisien comme ils l’ont fait dans le passé sous le règne de BEN ALI.
Le pire, c’est qu’aujourd’hui ces Enseignants de Droit Public affirment avoir souffert de la dictature de Ben Ali et s’en prendre aux intellectuels de BEN ALI alors qu’en réalité Farhat HORCHANI, Rafaa Achour, son frère Yadh Achour, sa sœur Sana ACHOUR, ainsi que Slim LAGHMANI étaient bel et bien des intellectuels du Président BEN ALI, Président qui leur a octroyés tous les honneurs et toutes les promotions pour faire partie de son élite intellectuelle défendant son régime, mais hélas, les voilà ils n’hésitent pas aujourd’hui à refaire le caméléon….
La question qui se pose est comment garantir l’indépendance de la Commission Nationale Supérieur de la Réforme qui veut engager l’avenir de la Tunisie alors que le Peuple Tunisien est grandement avide de changement du passé vers une totale Démocratie et de Liberté pour son future…
Mounir Ben AICHA – Le 01 février 2011

mardi 1 février 2011

Tunisie: le gouvernement de transition se penche sur la situation sécuritaire

L'après-«révolution» | Le gouvernement tunisien de transition s' est réuni mardi avec au programme la situation sécuritaire dans le pays. L'ONU a annoncé un bilan de 219 morts et 510 blessés durant les troubles qui ont fait tomber le régime Ben Ali.
 
KEYSTONE
© KEYSTONE | L’ONU a annoncé un bilan de 219 morts et 510 blessés durant les troubles qui ont fait tomber le régime Ben Ali.
 
Le gouvernement tunisien de transition se réunissait mardi avec au programme la situation sécuritaire dans le pays où les incidents se multiplient, alors que l’ONU a annoncé un bilan de 219 morts et 510 blessés durant les troubles qui ont fait tomber le régime Ben Ali.
Deux cents dix-neuf personnes sont mortes, dont 72 dans les prisons, et 510 ont été blessées durant ces cinq semaines de violences, a indiqué à Tunis Bacre Ndiaye, le chef d’une mission du Haut Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU à l’issue de cinq jours de visite de terrain.
"Selon les derniers chiffres retenus, il y a eu 147 personnes tuées et 510 blessées. Ces chiffres n’englobent pas les victimes dans les prisons", a-t-il déclaré, précisant que ces données étaient "provisoires".

Dans le même temps, le gouvernement de transition se réunissait pour la première fois depuis son remaniement dans la douleur le 27 janvier.
Loin de faire l'unanimité
Très contesté dans la rue pendant cinq jours par des manifestants qui campaient sous ses fenêtres malgré le couvre-feu, le premier ministre Mohammed Ghannouchi avait survécu et formé une équipe expurgée des caciques du régime du président Ben Ali, en fuite à l’étranger depuis le 14 janvier.
Selon une source gouvernementale qui a requis l’anonymat, ce conseil devait se centrer sur la question de la sécurité dans le pays, où plusieurs incidents ont été rapportés ces jours derniers.
Les plus inquiétants se sont déroulés lundi à Kasserine, principale ville du centre où la sous-préfecture a été pillée et saccagée par des centaines de jeunes.

Selon des sources syndicales sur place, la sous-préfecture, un lycée, un local associatif et un cabinet de médecin ont été attaqués sans que les forces de l’ordre n’interviennent.
Mardi, la situation restait tendue. Deux syndicalistes, Sadok Mahmoudi et Bechir Harakati, ont indiqué que la police était totalement absente, tandis que l’armée a dispersé dans la matinée un groupe d’un millier de jeunes dans le centre-ville.

Inquiétude de la communauté juive
Sur le littoral sud du pays, c’est dans la communauté juive que l’émoi grandissait.
Lundi soir, la synagogue d’El Hamma, près de Gabès (sud-ouest) a été incendiée par des inconnus, ont indiqué plusieurs responsables de la communauté juive qui ont demandé une protection accrue aux autorités.

"Des gens ont incendié la synagogue lundi soir et les rouleaux de la Torah ont été brûlés", a indiqué Trabelsi Perez, le chef de la communauté juive de l’île de Djerba, qui abrite l’essentiel des quelque 1600 juifs vivant encore en Tunisie.

On a par ailleurs appris mardi de source syndicale qu’un jeune chômeur avait tenté samedi de s’immoler par le feu près de Gafsa (sud) pour dénoncer sa "situation sociale déplorable". Aymen Ben Belgacem, 21 ans, a été hospitalisé dans un état critique à Tunis.

Dans la capitale, le ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi devait faire un point sur la sécurité, selon la même source gouvernementale, qui a estimé peu probable une levée du couvre-feu en vigueur depuis le 13 janvier car "la situation n’est pas encore stabilisée".

La gouvernement doit aussi faire face à une grogne de fonctionnaires de plusieurs ministères et aux revendications des policiers, un peu partout dans le pays.
Des policiers ont débrayé lundi à Kairouan (centre), Bizerte (nord) et Sousse (centre-ouest) pour revendiquer un syndicat et de meilleures conditions de travail.
Toutefois, selon une source policière, les policiers devaient reprendre le travail mardi après avoir reçu l’assurance d’une augmentation générale de 140 dinars (environ 73 euros).

Un avion privé appartenant à la famille de Ben Ali a par ailleurs été saisi par la justice française mardi matin à l’aéroport du Bourget près de Paris, ont indiqué des sources proches du dossier.

Alliot-Marie épinglée pour des largesses d'un riche Tunisien

PARIS — La chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, a eu recours fin 2010 en Tunisie au jet privé d'un homme d'affaires tunisien, présenté par l'hebdomadaire Le Canard Enchaîné comme membre "du clan Ben Ali", ce qu'a démenti mardi le cabinet de la ministre.
Dans son édition à paraître mercredi, l'hebdomadaire révèle que la ministre a utilisé entre Noël et le Jour de l'An cet avion pour relier Tunis à la ville de Tabarka, avec son conjoint Patrick Ollier, ministre chargé des Relations avec le Parlement, et des membres de leur famille.
La révolte tunisienne avait commencé quelque deux semaines auparavant, après l'immolation par le feu d'un jeune Tunisien, le 17 décembre à Sidi Bouzid, dans le centre du pays.
Michèle Alliot-Marie est vivement critiquée en France depuis le 11 janvier pour avoir sous-estimé la Révolution du jasmin et avoir proposé devant l'Assemblée nationale une coopération sécuritaire au régime Ben Ali.

L'avion privé ainsi que l'hôtel de destination de Michèle Alliot-Marie appartiennent à Aziz Miled, ami de longue date de la ministre et présenté par Le Canard Enchaîné comme proche de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ex-président Zine el Abidine Ben Ali.
"Il est vrai que Michèle Alliot-Marie, après avoir pris un vol commercial de Paris à Tunis, a ensuite pris un avion privé pour Tabarka", a indiqué à l'AFP son cabinet. "C'était à l'invitation de Aziz Miled, un ami depuis plusieurs années, qui est le propriétaire d'une compagnie aérienne appelée Nouvelair. Aziz Miled était dans l'avion et les a emmenés, avec ses parents et son conjoint", a-t-on précisé de même source.

"Mais Aziz Miled n'est pas un membre du clan Ben Ali", a souligné le cabinet de la ministre. "Il s'est fait prendre par un membre de la famille Trabelsi 20% de ses parts dans la compagnie aérienne ainsi que la présidence de cette société", a-t-on assuré de même source. La famille Trabelsi est celle de la femme de l'ex-président.

"M. Miled est d'autant moins un proche de Ben Ali que les nouvelles autorités tunisiennes, après le départ de ce dernier et de sa famille, lui ont restitué l'ensemble de ses parts ainsi que la présidence de Nouvelair", a fait valoir le cabinet de la ministre. "En aucun cas, il ne s'agissait d'une faveur du clan Ben Ali", a-t-on insisté de même source.

Dimanche, dans un entretien au Parisien, Michèle Alliot-Marie avait reconnu avoir été en vacances fin 2010 en Tunisie. "Comme des millions de Français, je vais en Tunisie. Voilà tout", avait-elle expliqué.
Elle avait ajouté n'avoir pas songé à démissionner après ses propos controversés sur l'aide policière que la France aurait pu apporter à la Tunisie, précisant avoir "appris à avoir le cuir épais" face aux polémiques.

La semaine dernière, Ségolène Royal, ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007, avait jugé "odieux" le propos de la ministre devant les députés et estimé qu'avoir "des liens très personnels avec la Tunisie" rendait "aveugle".
Le Canard Enchaîné indique aussi avoir cherché en vain à savoir qui avait réglé la facture de l'hôtel de Tabarka où ont séjourné la ministre et sa famille. "Elle a été réglée par Mme Alliot-Marie et sa famille", a assuré l'entourage de la ministre sans plus de précisions.